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COMPIEGNE DANS LA GRANDE GUERRE

Ville de garnison, Compiègne voit partir ses régiments vers les frontières puis affluer les hommes rappelés sous les drapeaux par la mobilisation générale. Le maire, Robert Fournier-Sarlovèze, capitaine de réserve, rejoindra son régiment et laissera son adjoint le remplacer.
Le 1er septembre 1914, le génie français fait sauter le pont sur l'Oise afin de ralentir la progression allemande tandis qu'une partie de la population quitte la ville par trains, voitures et par péniches.
Envahie le 2 septembre 1914, Compiègne connaît l'occupation allemande jusqu'au 12 septembre suivant, date à laquelle les Allemands en repli depuis la bataille de la Marne franchissent l'Aisne pour se fixer quelques jours plus tard sur les hauteurs de Tracy-le-Mont.
Les casernements de la ville sont organisés en hôpitaux militaires de même que le palais, les écoles et des villas.
Compiiègne connaît plusieurs bombardements par l'aviation allemande puis par une pièce d'artillerie de longue portée, le Long Max, dont les obus atteindront le palais.

 

Avec le repli allemand de mars 1917 au-delà du département de l'Oise, Compiègne se trouve éloignée du front. Le Grand Quartier Général (GQG) français du général Nivelle quitte Beauvais pour Compiègne où il s'installe notamment dans le palais. C'est en gare de Compiègne, dans le wagon présidentiel, qu'est décidé l'offensive sur le Chemin de Dames, dont l'échec entraîne le limogeage du général Nivelle remplacé par le général Pétain.

 

L'offensive allemande du 21 mars 1918 dans l'Aisne provoque une percée à la jonction des secteurs anglais et français. Face à cette avancée foudroyante, une conférence se tient le 23 mars en gare de Compiègne pour contrer la désorganisation alliée par la création d'un commandement unique. Ce dernier sera réalisé partiellement le 24 mars à Doullens (Somme) puis le 3 avril à Beauvais (Oise). Le général Foch est désigné par les dirigeants alliés comme le chef suprême des armées sur le front occidental.
Le GQG de Pétain quitte Compiègne peu avant l'offensive allemande sur le Matz, le 9 juin, repoussée deux jours plus tard entre Thourotte et Méry grâce à l'intervention des chars de Mangin.
Vide de ses habitants évacués, Compiègne subit des bombardements quotidiens provoquant d'importantes destructions. Le 2 septembre 1918, tandis que le département de l'Oise est totalement libéré après l'offensive générale lancée le 10 juillet, Compiègne subit son dernirer bombardement.

 

Compiègne se voit placée sous les feux des projecteurs avec la signature, le 11 novembre à 5h12, de l'armistice avec l'Allemagne dans l'épaisse forêt domaniale. Entré en vigueur le même jour à 11 heures, il symbolise pour bon nombre de Français la fin de la Première Guerre mondiale et consacre le Maréchal Foch comme le vainqueur des Allemands.

 

LISTE des morts civils pour la commune de Compiegne

Gosse Mireille
Née à Compiègne en octobre 1917, elle est notée réfugiée à Verberie le 4 juillet 1918 (AD60 – Rp1933).

 

Jacquet Camille Eugène
46 ans. Né le 23 septembre 1869 à Compiègne, Eugène Jacquet est le fils de Camille Léon Jacquet, négociant en vins, et de Lucie Marie Lecala. Grossiste en vin à Lille, il parle couramment anglais après avoir séjourné en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Secrétaire général de la Fédération du Nord de la Ligue des Droits de l’Homme, socialiste, franc-maçon et pacifiste, il organise sous l’occupation allemande une filière d’évasion pour exfiltrer vers la Hollande via la Belgique des soldats français et britanniques. Trahi par le dénommé Richard, il est arrêté avec 200 autres suspects par l’occupant. Jugé par le Tribunal militaire de Lille le 21 septembre 1915 est condamné à mort avec trois de ses compatriotes (Sylvère Verhulst, Geroges Maertens et Ernest Deconinck) et fusillé le lendemain. Le démantèlement du Comité Jacquet signe la fin des réseaux d’évasion dans le Nord de la France.

Le 15 janvier 1916, le général Joffre, commandant en chef de l’armée française, le citera à l’Ordre de l’armée : « Jacquet Camille-Eugène, commerçant à Lille, condamné à la peine capitale par les Allemands et exécuté ) la citadelle de Lille le 22 septembre 1915, pour avoir : entretenu, caché, donné aide et assistance à des militaires français et anglais et avoir favorisé leur évasion ; est mort en héros, les mains libres, sans bandeau, en criant : « Vive la France ! Vive la République ! ». Une rue de Compiègne porte son nom.

 
Extrait de Nos rues ont une histoire, de Jacques Mermet, 1951.
"Né à Compiègne en 1869, Camille Eugène Jacquet, après avoir fait de bonnes études au collège de sa ville natale, avait embrassé la carrière commerciale. Il fit un séjour de plusieurs années aux Etats-Unis puis revint en France et se fixa à Lille. Ardent républicain comme l'avait été son père, il fut vice-président de la Fédération du Nord de la Ligue des Droits de l'Homme....
Vint la guerre de 1914. Le 13 octobre, Lille se rendait. Environ 1.500 des soldats français qui avaient, défendu la ville évitèrent la captivité en se réfugiant chez les habitants. Jacquet se mit à la tête d'un comité de secours aux soldats cachés dans Lille. Non seulement ce comité venait en aide à ces soldats, mais facilitait leur évasion.
Le 7 juillet 1915, les Allemands arrêtaient un convoi de cinq évadés parmi lesquels un certain Louis Richard qui s'était réfugié à Lille après les bombardements et avait été secouru par le comité Jacquet.
Aussitôt après son arrestation, Richard avoua l'existence du comité. II déclara que l'on envoyait les évadés en France par la Hollande, généralement avec des documents d'ordre militaire cachés dans des cannes creuses. Il révéla les noms des membres du comité et aida les policiers allemands à les rechercher. Deux jours après, Silvère Verhulst, qui servait de guide aux fugitifs, était arrêté à Anvers, avec trois hommes dont il avait favorisé la fuite. Le lendemain, 10 juillet. Jacquet et sa fille aînée, Gene­viève, étaient arrêtés, ainsi que plusieurs patriotes, entre autres Georges Maertens et le docteur Bardou. Le 11 juillet, les Allemands arrêtaient Ernest Deconinck, qui centralisait les renseignements militaires et était un des meilleurs organisateurs des services d'évasion. Une perquisition opérée au domicile de ce dernier fit découvrir trois documents cachés dans la bourre d'un fauteuil.

Il s'agissait d'un carnet sur lequel Jacquet inscrivait des dépenses faites pour faciliter les évasions, d'un cahier de notes de Mlle Jacquet et du journal d'un aviateur anglais qui, obligé d'atterrir à Wattignies, avait pu se réfugier à Lille d'où Jacquet et sa fille l'avaient fait sortir te 28 mars 1915.
Cet aviateur était retourné à son poste de combat et était revenu plusieurs fois planer au-dessus de Lille. Le 22 avril, il avait fait tomber sur la ville, enfermée dans une cassette entourée d'un ruban tricolore, une lettre ironique à l'adresse du gouverneur allemand de Lille, Von Heinrich.
Cette raillerie excita la fureur de Von Heinrich qui résolut de s'en venger sur les patriotes lillois. Ceux-ci qui avaient été conduits à Anvers après leur arrestation, furent ramenés à Lille le 9 août 1915. Ils comparurent devant un conseil de guerre, les 16 et 17 septembre.
Lorsqu'on lui demanda s'il avait quelque chose à ajouter pour sa défense, Jacquet dit simplement : « J'ai agi selon la loi de ma conscience, dans la plénitude de mes droits et de mes devoirs de citoyen français. Je ne regrette rien de ce que j'ai fait et je ne crains pas la mort. Je ne demande qu'une grâce : que la vie de mes compagnons sort épargnée ».
Jacquet, Maertens, Deconinck et Verhulst furent condamnés à mort. Le matin du 22 septembre, ils étaient conduits dans un fossé de la citadelle et fusillés. Refusant de se laisser bander les yeux, ils firent face au peloton d'exécution et moururent en criant : « Vive la France »."

Mayet
Buffetier de la gare, tué par un éclat de bombes à la sortie de sa cave le 22 mars 1918.

 

Pamart Pierre
18 ans, garçon épicier, tué en gare de Compiègne lors du bombardement aérien du 11 septembre 1915 à 9h20 tandis qu’il s’occupait de travaux de ravitaillement. Ses obsèques auront lieu le 14 septembre 1915 en l’église de Margny-les-Compiègne (voir Margny-les-Compiègne). Les trois torpilles lancées par des Tauben tuent aussi deux officiers et neuf soldats.

 

Walbrecq Emilie
Née le 24 septembre 1890 à Thuin (Belgique), elle est notée réfugié de Thuin à Compiègne où elle décède le 24 août 1914 (AD60 – Rp1933).

 

Wallet Aurore Céleste
55 ans, elle est notée réfugiée d’Orvillers (Somme) à Compiègne où elle décède le 14 juin 1915 (AD60 – Rp1933).

 

Wargny Paul Amédée
Né le 28 novembre 1881 à Valenciennes (Nord), il est noté réfugié de Saint-Quentin à Compiègne où il décède le 14 octobre 1917 (AD60 – Rp1933).

 

Williams Georges Frédéric
Né à Compiègne le 18 avril 1865, réfugié de Compiègne mort le 10 mars 1917 à Chambly (AD60 - Rp1933).